Ce n'est pas à la femme d'avoir honte.....

Publié le par vero

 

 

Femmebattue


Les femmes battues seraient plus de 2 millions en France ! Mais les femmes battues, c'est pas glamour. C'est repoussant, ça dérange. D'ailleurs, vous serez sans doute nombreuses à ouvrir Maman Travaille puis à le refermer aussitôt, préférant des sites plus riants et plus légers qu'un billet sur un thème aussi triste. En général, les médias aiment bien parler des femmes battues pour la journée de la femme, ou si un événement s'y prête. Comme quand cette mère avait été condamnée à de la prison avec sursis pour avoir soustrait ses enfants du foyer où elle était "molestée", en clair, battue, ou quand on a vu circuler dans la presse les photos de Rihanna, la jeune chanteuse de R'n'B, couverte de bleus suite à l'agression de son petit ami, Chris Brown. Puis celles de leur réconciliation quelques jours plus tard. Quel exemple pour toutes les jeunes filles fans de la chanteuse, qui comprennent ainsi que se faire taper dessus est un passage obligé de toute relation de couple !
 

 

Société


L'entourage d'une femme battue est souvent dans l'incompréhension la plus totale. L'homme qui bat sa femme ou sa petite amie sait se montrer charmant à l'extérieur, si bien que même les plus proches amis se mettent à douter des confidences qu'elle a pu faire. Le problème, c'est que les hommes qui battent leur femme sont souvent des déséquilibrés manipulateurs qui soufflent le chaud et le froid: Lundi, une claque, mardi, des fleurs. Mercredi, un coup de poing, jeudi, une bague. Vendredi, des insultes, samedi, des mots d'amour. Le septième jour, il se reposa.

Ce schéma peut durer très longtemps: un homme qui a battu sa femme ne s'arrêtera jamais. Sur 100 femmes qui ont déjà reçu une claque, un coup, ou un acte violent de leur conjoint, 95 en ont reçu plusieurs !
Même Oprah Winfrey, considérée comme la femme la plus influente des Etats-Unis, a enjoint Rihanna à partir en expliquant, expérience personnelle à l'appui, qu'un homme qui vous a battue une fois vous battra toujours.

Tous les ans, 20 000 femmes trouvent la force de porter plainte.

Mais souvent, les plaintes ne débouchent sur rien du tout.
 
Je me souviens très bien d'une amie qui  ne sortait qu'en cachette de son ami bien qu'elle ait plus de 30 ans, qui se faisait insulter tous les matins, qui me montrait régulièrement ses bleus sur les bras, qui arrivait les yeux rouges au travail, qui était terrifiée à l'idée de rentrer chez elle. Un jour, elle a décidé de ne pas rentrer et, à la place, d'aller au commissariat. Mais dès le lendemain, son fiancé-bourreau étant dans un jour "avec" et lui ayant écrit une jolie lettre d'amour, elle a retiré sa plainte, la faisant passer pour une querelle d'amoureux. Les policiers ne peuvent donc rien faire !

Irène, officier de police judiciaire, le confirme: " Il faut plusieurs essais avant de déposer une vraie plainte. Elles y pensent, puis elles viennent, puis retirent leur plainte, puis finalement  portent plainte à nouveau. Il est essentiel qu'elles trouvent une oreille attentive auprès des policiers, elles se sentent souvent fautives et il faut les déculpabiliser."

Dans sa vie de couple, 1 femme sur 10 (c'est énorme !) aura souffert de violences conjugales: intimidations, insultes, pressions psychologiques, violences physiques, agressions sexuelles... Et si vous imaginez une pauvre femme qui pleure au dessus de son évier pendant que son mari travaille, détrompez-vous: 10% des cadres supérieures sont des femmes battues. Toutes les couches de la société sont touchées.

Quand ces femmes sont mamans, la situation est d'autant plus difficile à gérer: peur des représailles sur ses enfants, pression de la société quand le batteur est le père des enfants, crainte pour eux lorsqu'il ne l'est pas.

Irène explique: " De nombreuses femmes, mères, battues restent plusieurs années avec leur conjoint. Elles ont peur du qu'en dira-t-on, ou d'autre chose: ils arrivent à les maintenir dans une sorte d'état de dépendance qui fait qu'elles sont persuadées qu'elles ne valent rien, seules. Mais les conséquences sont dramatiques sur les enfants, pour qui ce modèle: homme battant-femme battue sera celui sur lequel il va se construire. Que ce soit en l'imitant ou le rejetant. Et ça, c'est quand le "batteur" ne s'en prend pas aux enfants. Or, un homme qui s'en prend à la mère s'en prendra toujours à un moment ou à un autre aux enfants, parce qu'ils sont des témoins gênants ou parce qu'ils lui ressemblent trop, ou pas assez. Et ce, quoi qu'ils en disent."


Si vous-même vous avez été victime de coups, courage, fuyez !
 Même si ça peut paraître dramatique, c'est votre vie qui en dépend.

166 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2007.

Publié dans temoignage de victimes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article